Dévisagés (Extrait)

Je m’éveille un jour tout gris. La lumière extérieure provenant de la fenêtre de la chambre est celle d’une lune d’hiver, blanche, laiteuse, blême et malade. A mes côtés, dans le lit, ma compagne bouge et je tourne la tête vers elle. J’ai un sursaut, autant qu’il est possible d’en avoir un en étant allongé. Je ne la reconnais pas. Ce visage m’est inconnu. Il est informe, plat, anonyme. Je suis dans notre lit, notre chambre, appartement mais avec qui ?
Ma vie est linéaire et rangée, ce n’est pas quelque chose d’envisageable que de me réveiller avec une anonyme aux traits flous. Sa tête me fait penser à un coton-tige, je ne distingue aucun détail, que ce soit les yeux ou la bouche. L’angoisse monte en moi. Je pense que je rêve évidemment et je me dis que je me réveillerais forcément à un moment ou à un autre.

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