Exil #2
Enfin, pour que l’histoire commence, les capteurs détectèrent une planète éligible au grade de “acceptable pour la vie humaine”. Siegfreud lança toutes les analyses adaptées, il n’était pas possible de commettre une erreur. Sortir de l’hibernation était risqué pour les humains et le matériau était en trop faible quantité pour tenter trop souvent l’expérience.
Ce système solaire comportait deux étoiles, une grande et une plus petite, les deux étant à des distances raisonnables pour ne pas craindre une absorption de l’une par l’autre à moyen terme, quelques millions d’années sans plys. La planète cible était bien placée, protégée par l’orbite de quinze autres planètes. Elle avait deux fois et demi la taille de la Terre mais sa densité moindre autorisait une gravité équivalente à celle dont les humains avaient l’habitude.
Respect du grade: Siegfreud éveillât en premier, Varlie Querck le commandant de bord. Les limbes de son cerveau gelé s’éclairèrent progressivement sous le coup des ondes électriques et des injections d’amphétamines. Varlie était gras et laid, sa peau flasque était presque verte, il était le crapaud du vaisseau. Son visage était labouré de vérole. Varlie était eunuque, par choix, il avait eu des problèmes pour son comportement avec de jeunes nénuphars aussi il avait demandé à être amputé de ses attributs masculins. Le capitaine était cependant une sommité scientifique dans l’ancien monde des humains. Spécialisé en physique quantique, il était aussi philosophe et généticien. Varlie pratiquait aussi la poésie, et sa mémoire lui permettait de réciter les odes et vers de maints de ses prédécesseurs.
Siegfreud était ce qui ce se rapprochait le plus pour lui d’un ami car l’ordinateur savait produire, par ses connexions, une conversation intellectuelle et pouvait faire rebondir Hugo à Byron, en contre dansant sur Homère.
Par acquis d’inconscience, Varlie fit envoyer à Siegfreud un message en direction de la terre mais sans vraiment d’espoir.
Varlie prit lentement mesure du voyage et de l’espace; l’ordinateur lui donna des chiffres vertigineux sur les années lumières et le temps. Le commandant préféra regarder les métriques de la planète cible.
Celles ci étaient excellentes, la planète à base de silicium et d’eau était comme la Terre à ses débuts. Sa position vis à vis des deux astres solaires lui donnait malgré tout des périodes de nuits et de jours et des saisons régulières.
La planète était jaune, loin du bleu de la terre. Aucune trace de vie ne fut révélée par les capteurs de Gaius. Quelques zones glaciaires amusaient sa surface.
Le vaisseau approchait, Siegfreud était au maximum de ses analyses, les q-bits vaporisant leurs changements d’états à leur vitesse, et tous les résultats convergeaient. La planète était viable pour l’homme avec quelques aménagements.
En orbite, Gaius lâcha quelques sondes afin de consolider les analyses. Celles ci ne revélerent toujours aucune trace de vie, ni même bactérienne et des conditions acceptables pour une installation humaine.
Varlie, qui est Varlie, déclencha le processus de réveil du reste de l’équipe.
Les premiers, Sordus et Balie, un couple de fiers vikings préférèrent rester dans le sommeil éternel, adieu à eux, leur drakkar à tête de dragon plongea dans le temps. Mais, Artus et Sonja, puis Calima et Pego réussirent à se réveiller de la mort froide.
Le dopage anti hibernation leur permit de presque s’émerveiller ., pendant l’atterrissage en voyant se dérouler les paysages de leur nouveau monde: Sabulum, nom déterminé par vote.
Aidé par l’ordinateur, le vaisseau se posa à cote d’une mer. L’air n’était pas encore respirable pour les humains. Aussi, Siegfreud envoya les macros et micros robots à l’oeuvre.
Ceux ci excavèrent des matériaux, .construisirent un dôme autour du vaisseau, ceux là essayent de déclencher l’étincelle de vie dans l’eau. Les humains ne furent pas en reste, ils installèrent des éprouvettes, du matériel de biologie à fabriquer la vie, mélangeant ovaire et foetus …
Le dôme de verre installé par les nanos robots, la rivière alimentant la mer circoncise, les premiers têtards furent jetés au bain. La vie prit nageoire ainsi sur cette planète Sabulum.
L’équipage travaillait, oubliant sa condition d’humains, pour se transformer en fourmi au service du bien commun.